L’heure est venue de rejoindre l’Australie ! On se rend donc à l’aéroport pour prendre notre avion comme d’habitude et là, surprise ! L’hôtesse ne nous trouve pas, on n’est pas enregistrés sur le vol ! Génial ! Pourtant sur nos billets c’est bien marqué confirmé. Au final après un bon quart d’heure au téléphone avec la compagnie, elle apprend qu’on est enregistrés sur le vol Wellington-Melbourne au lieu de Christchurch-Melbourne. Impossible de savoir pourquoi ! Bref, on a de la chance, le vol n’est pas complet, on peut donc embarquer ! Arrivés à Melbourne, il est 22h comme prévu, et c’est l’heure maximum à laquelle notre auberge est sensée accueillir du monde, ils sont prévenus et ok pour nous attendre jusqu’à 23h, mais on ne doit donc pas traîner ! On a prévu de prendre un taxi et on cherche quelqu’un pour le partager, histoire de diviser les frais parce que c’est super cher, surtout à cette heure-ci ! Je repère un mec tout seul dans la file d’attente et l’aborde pour lui proposer notre offre. Gros coup de bol, c’est un néo-zélandais qui est là pour le boulot, il accepte donc de nous prendre dans son taxi … à ses frais ! C’est sa boite qui paye donc il s’en fou ! Il ne va pas du tout au même endroit que nous mais fait le détour et paye notre course (une cinquantaine d’euros quand même). On est trop contents ! A l’auberge, on retrouve Julie, la sœur de Bastien qu’on n’a pas vu depuis presque deux ans, elle aussi fraichement arrivée en Australie. On passe donc deux jours ensemble, chacun à la recherche d’un boulot et d’un moyen de locomotion !

La recherche du van n’est pas très concluante, on en visite plusieurs mais ils sont pourris, trop vieux ou bien avec des problèmes mécaniques. On est  contactés par Mark, notre ancien patron des pommes ! Voyant sur facebook qu’on est de retour en Australie, il nous propose du boulot pour attaquer dans quatre jours, on ne peut pas refuser, il nous faut donc vite un véhicule ! Un soir, on tombe sur les filles à qui on avait vendu le van l’année dernière ! On savait qu’elles étaient à Melbourne vu qu’on avait gardé contact mais on pensait pas les croiser par hasard ! Elles ont du boulot à côté, n’avaient pas prévu de  vendre le bolide tout de suite (surtout qu’il y a la courroie de distribution et le parebrise à changer), on insiste un peu, on propose de faire faire les réparations nous-mêmes et après quelques négociations (on est durs en affaires !), le van est de nouveau à nous ! On est trop contents, lui au moins il marche bien ! On l’amène donc au mécano pour changer la courroie, le mec est super sympa et en papotant il nous propose du boulot ! On lui dit qu’on en a déjà mais on propose de bosser gratos quelques jours pour payer les réparations. Il accepte pour une après-midi dans l’entreprise de sa femme. Nous voilà donc dans une fabrique de thé à bosser pour payer une courroie de distribution ! Bastien range l’entrepôt et déplace des dizaines de cartons, moi je mélange différentes fleurs pour fabriquer le thé. Et voilà, en une après-midi on a gagné 140$, on négocie une ristourne sur les réparations si on paye en espèces et on s’en sort finalement à ne payer que 750$ (500€) pour la courroie de distribution, la pompe à eau et un truc dont je ne connais pas le nom en français… On est plutôt satisfaits de ce deal ! Bref, on a le même van que l’année dernière et bientôt le même boulot, tout roule ! On part de Melbourne et on retrouve les températures étouffantes du South Australia (+ de 40°), on s’arrête se baigner et faire la vidange puis c’est parti pour Naracoorte, on a hâte de rencontrer nos nouveaux colocs et collègues de travail !

On a passé deux semaines à Naracoorte, à ramasser les pommes ! On a repris nos petites habitudes avec nos nouveaux colocs Alex et Alicia, apéros, billard, compote de pommes etc. La saison a été courte puisque notre patron a arraché la moitié des pommiers pendant l’hiver, mais la paye a été bonne, en plus il nous a fait cadeau du loyer parce qu’on a travaillé dur, plutôt cool ! Nous voilà donc repartis sur les routes, à la recherche d’un nouveau boulot !

On est partis en direction des « villes à backpackers » comme on les appelle, c’est celles où il y a énormément de voyageurs comme nous, et aussi beaucoup de boulot, souvent très mal payés, mais ça permet de gagner un peu de sous en attendant de trouver mieux. On a donc commencé par Shepparton, où on a de suite trouvé un boulot pour ramasser des poires (mal payé), pour attaquer le lendemain. Dans la journée, on a rencontré des français qui faisaient ce boulot, ils gagnaient rien du tout, du coup on a décidé de refuser l’offre qu’on avait et de partir vers une autre ville. On arrive donc à Orange, où là c’est la saison des pommes. Même scénario, beaucoup de boulot mais paye ridicule. On continue quand même à postuler pour les offres un peu partout en Australie et on est pris dans une ferme de salades en dessous de Sydney, à seulement 50 km de la plage, le rêve !! On y fonce donc, malheureusement le patron a l’air douteux, le logement est crasseux, les heures sup’ payées moitié prix, on n’a pas un très bon pressentiment. Au même moment, on passe un entretien téléphonique avec un patron pour du coton, et là, miracle, on est pris !! Le coton c’est un peu considéré comme le job inaccessible pour nous les étrangers, il s’agit de conduire de grosses machines pendant des heures et des heures donc on gagne beaucoup d’argent. On est surexcités d’être pris !! La ferme se situe au milieu de nulle part et la saison n’attaque que dans 10 jours donc on décide de partir vers la ville à backpackers la plus proche du coton, et où on sait qu’il y a de bonnes opportunités de boulot : Stanthorpe. C’est donc reparti pour des heures de route (on a fait environ 2000 km dans la semaine). Arrivés à Stanthorpe, on est retournés directement dans une ferme de fraises où on a bossé l’an dernier, bingo, on est embauchés pour le lendemain ! On attaque donc le ramassage des fraises, dans une équipe de chinois super mal payés. A la fin de la journée, on n’a pas gagné grand-chose et on demande au patron si on peut passer dans une autre équipe, il refuse, dégoutés. On s’apprête à partir mais le van ne démarre pas, Bastien avait oublié d’éteindre les phares, on n’a plus de batterie, génial ! Des chinois nous proposent leur aide et leurs cables mais ça démarre pas non plus. Le patron revient avec une batterie externe et on démarre au quart de tour ! Et là, on a dû lui faire de la peine entre tout, il nous dit discrètement : « demain, poivrons ». Génial, on le remercie, ça veut dire que dès demain on sera aux poivrons, et payés à l’heure ! On a donc passé une semaine à ramasser des poivrons, boulot difficile car les poivrons sont au sol donc on se pète le dos, beaucoup sont pourris, ils puent et nous dégoulinent dessus, et on porte des énormes bacs pleins de poivrons, on gagne des thunes mais on en chie ! C’était quand même une semaine géniale, on a rencontré plein de chouettes personnes avec qui on a bien rigolé ! Maintenant, c’est parti pour la récolte du coton !!!

On part pour St George, où se trouve la ferme, on s'arrête sur la route pour passer la soirée avec des copains de Nant qui bossent au milieu de nulle part eux aussi, puis c'est reparti !Nous voilà donc au milieu du désert australien, entourés d’immenses champs de coton dont on ne voit pas toujours la fin ! On est avec un couple d’estoniens et une dizaine d’australiens. Il y a des machines partout, on se sent minuscules ! Pour faire simple, il y a deux sortes de moissonneuses dans le champ. Quand elles sont pleines de coton, elles vident dans des immenses bennes (il y en a trois), et ces bennes amènent le coton au bord du champ où se trouvent quatre « module builders ». C’est là qu’on entre en jeu ! Notre boulot sur le module builder, c’est de former un gros bloc de coton, donc on a comme un gros container avec une presse hydraulique et on reçoit du coton qu’on tasse au fur et à mesure, jusqu’à obtenir un bloc de 18 tonnes ! Là on ouvre la porte et on avance le tracteur, notre bloc reste au sol et on peut en démarrer un nouveau plus loin ! En plus de ça il faut râteler le coton qui tombe par terre et plonger dans le coton pour bien le répartir. Le boulot n’est pas très fatigant mais les journées sont longues : 12h dans la chaleur, le bruit et la poussière mais quelle chance on a eu de découvrir ça ! On s’est vraiment régalés !! La saison n’a duré que deux semaines mais ça nous a permis de découvrir un nouvel univers, on a vraiment bien fait d’aller se perdre au milieu de nulle part !

Une fois fini le coton, on est partis rejoindre nos potes aveyronnais à Goodiwindi où on a passé une soirée bien arrosée ! Le lendemain matin, je regarde les annonces sur internet pour notre futur job et tombe sur celle d’un patron qui recherche des conducteurs de machines pour la récolte des pistaches. La tête dans le c**, j’appelle quand même, nous voilà embauchés ! C’est un super plan : mieux payés que d’habitude, 12h par jour, 7 jours sur 7, logement dans un mobil home au camping aux frais de l’entreprise. Seul hic : c’est à 1600 km et on doit y être le lendemain soir ! On a donc roulé pendant 20h sur deux jours pour être à temps au boulot ! La récolte des pistaches se fait avec deux machines, qui se placent chacune d’un côté de l’arbre ; une attrape l’arbre et le secoue, l’autre est équipée d’un tapis roulant où tout tombe et arrive dans une caisse. On a chacun nos missions : je suis sur la machine où les pistaches tombent et je trie au fur et à mesure les feuilles, branches, etc. pour les enlever des caisses. Au passage, je reçois sur la tête TOUT ce qui tombe des arbres, y compris les punaises, araignées, souris et autres bêtes déguelasses ! Un calvaire pour moi qui déteste ça ! Bastien est mieux loti : il coupe et ramasse des branches, conduit le télescopique et comble du comble, il va à la chasse ! Oui oui, monsieur gagne presque 15€ net de l’heure pour se balader en 4x4 à la recherche de corbeaux à tuer (ils mangent les pistaches) !! Des fois, on a d’autres missions comme peindre les arbres mâles pour les repérer. Pour la petite histoire, sur l’exploitation il y a 100 hectares d’arbres : 20 000 arbres femelles et 6 000 arbres mâles. Seules les femelles ont des pistaches, les mâles ne servent qu’à féconder, il est donc inutile de les secouer pendant la récolte alors pour les repérer on peint sur le tronc ! Sinon, après quelques temps notre collègue qui conduisait la machine qui secoue les arbres est parti, c’est donc Bastien qui l’a remplacé ! On a passé presque trois semaines dans cette ferme, à un rythme très intense puisque les journées sont longues et on n’a pas de jour de repos, mais on repart le porte-monnaie très trèèèèès plein ! 

On a finit le boulot un jeudi soir, le lendemain matin grand nettoyage du van puis on part direction Melbourne pour le mettre en vente. Première visite le samedi matin avec un couple d’allemands, c’est la bonne ! Ils nous achètent le van pour 4700$, soit 800$ de plus que ce qu’on l’avait acheté… Encore une fois on se dit qu’on est plutôt bons vendeurs haha ! On se réserve donc une nuit d’hôtel à Melbourne, le temps de trouver un billet d’avion pour l’Indonésie. C’est chose faite, on décolle dimanche matin !! Tout s’est super bien enchaîné depuis la fin du boulot, on n’a pas perdu de temps, on pourra bien profiter en Indonésie pendant un mois et demi, c’est le top !! Petite pointe de nostalgie quand on quitte l’Australie quand même, on y aura passé un sacré bout de temps ces deux dernières années et c’est probablement la dernière fois qu’on y vient, même si on gagne super bien notre vie on veut bosser aussi en France et surtout découvrir plein d’autres endroits dans le monde !!!

Notre trajet :